Une promesse reniée
Il y a encore quelques mois, la majoritĂ© communale affirmait vouloir favoriser le maintien Ă domicile des seniors. Aujourdâhui, les dĂ©cisions prises vont Ă rebours de cet objectif. Sous couvert de rationalisation, câest en rĂ©alitĂ© une rĂ©duction drastique de lâaccĂšs aux services qui est mise en Ćuvre.
Des exclusions massives et injustes
Jusquâici, les services dâaide mĂ©nagĂšre Ă©taient accessibles Ă tous les habitants de plus de 60 ans. Ă partir de septembre 2025, ils seront rĂ©servĂ©s exclusivement aux personnes disposant dâune reconnaissance de handicap par le SPF SĂ©curitĂ© sociale.
Les personnes ĂągĂ©es fragiles, en perte dâautonomie mais non officiellement reconnues handicapĂ©es, se verront donc exclues dâun accompagnement pourtant souvent indispensable Ă leur quotidien.
Des conditions renforcées et des tarifs en hausse
Les quelques services maintenus seront soumis Ă des critĂšres cumulatifs stricts : avoir plus de 60 ans et prĂ©senter une perte dâautonomie avĂ©rĂ©e ou un handicap reconnu. Une logique bureaucratique prend le pas sur lâuniversalitĂ©, introduisant une rupture dâĂ©galitĂ© entre citoyens.
Par ailleurs, les tarifs augmentent sensiblement :
- +20 % pour le service de courses,
- +25 % pour les mĂ©dicaments (mĂȘme pour les bĂ©nĂ©ficiaires de lâintervention majorĂ©e),
- 15 ⏠pour une prestation de ménage, avec un surcoût de 3 ⏠pour le déplacement.
Une prime insuffisante et sous-financée
Le CollÚge introduit également une prime titres-services de 2 ⏠par heure, plafonnée à 200 ⏠par an, réservée aux personnes :
- ùgées de plus de 66 ans,
- bĂ©nĂ©ficiaires de lâintervention majorĂ©e (BIM),
- ayant un revenu brut inférieur à 22 000 ⏠(ou 28 000 ⏠pour un couple).
En pratique, cela reprĂ©sente Ă peine deux heures dâaide par mois. Ce montant, dĂ©risoire face aux besoins rĂ©els, est en outre largement sous-financĂ© : alors quâil faudrait un budget annuel de plus de 270 000 âŹ, seulement 30 000 ⏠sont provisionnĂ©s Ă ce jour.
Un systĂšme devenu inaccessible
Le rĂ©gime transitoire mis en place ne protĂšge que partiellement les anciens bĂ©nĂ©ficiaires, et uniquement jusquâĂ fin 2025. DĂšs 2026, les hausses de tarifs et les nouvelles conditions dâaccĂšs entraĂźneront une hausse moyenne de 33 % du coĂ»t de lâaide, mĂȘme pour les personnes Ă©ligibles.
En parallĂšle, dâautres services essentiels, comme les repas Ă domicile, sont purement supprimĂ©s. Le flou persiste sur lâavenir du transport et des activitĂ©s collectives, pourtant essentiels au lien social.
La position du groupe MR+
Ce que la majorité appelle une réforme est, selon nous, un recul social majeur. Elle écarte des centaines de seniors, fragilise les plus vulnérables et impose une charge administrative supplémentaire aux services communaux, sans les ressources adéquates.
Nous aurions espĂ©rĂ© un dĂ©bat ouvert, une volontĂ© dâamĂ©lioration ou dâadaptation. Ce que nous voyons, câest une volontĂ© dâĂ©conomies sur le dos de ceux qui nâont pas toujours la force de se faire entendre.
Pour toutes ces raisons, le groupe MR+ n’a pas soutenu cette mesure, en dĂ©nonçant clairement les choix politiques de la majoritĂ©.